LE BOUQUIN DE NOEL, Benot Jrmie

Description

Si chaque anne paraissent au moment des ftes de fin d’anne de petits recueils rassemblant quelques contes de Nol, jamais encore il n’a t produit une vritable anthologie rassemblant les rcits des plus grands crivains de tous les temps et de tous les pays. De mme, jamais encore il n’a t tent une explication des thmes les plus souvent traits dans ces contes, o l’on rencontre des revenants, des spectres, des morts surtout, et particulirement des morts d’enfants. C’est que le sujet, en vrit, relve plus encore de l’anthropologie et de la mythologie, que de la stricte littrature. Rassemblant ainsi des contes, rcits et pomes, aussi bien franais qu’allemands, anglais, amricains, scandinaves et russes, espagnols ou italiens, l’ouvrage calque son discours sur le calendrier de la fin d’anne, voquant la mort de l’anne et sa rsurrection au moment du solstice d’hiver. Partant de la Toussaint, que suit l’Avent, il glisse ainsi vers Nol, le jour de l’An et l’Epiphanie, closion finale de l’anne nouvelle. C’est la raison pour laquelle on trouvera des contes relatifs saint Nicolas, par le belge Camille Lemonnier, ou sainte Lucie, par Selma Lagerlf, ainsi que des textes sur la nuit de la Saint-Sylvestre, par Hoffmann ou Andersen. Mais c’est naturellement Nol mme qui a le plus inspir nos crivains. Or, soit ils ont crits dans la tradition, d’origine prchrtienne, ainsi qu’on peut le voir avec d’tranges textes mdivaux, soit ils ont voqu la Nativit du Christ, substitut chrtien de la lumire recouvre, soit encore ils ont voqu la fte, le sapin, la crche, les lumires, ou bien encore le sentiment toujours mouvant de la fte familiale, prtexte tablir un bilan de vie en cette fin d’anne. Il faut attendre le XIXe sicle pour voir la littrature de Nol renouer avec l’esprit du Moyen Age. Grce au romantisme, l’closion littraire de l’Europe provoqua la rsurrection des cultures ancestrales, auxquelles chaque crivain contribua en fonction de sa nationalit. Certains rcits sont aujourd’hui devenus trs clbres, comme le Chant de Nol de Dickens, Les Trois Messes basses de Daudet ou La Petite Fille aux allumettes d’Andersen, mais d’autres, trop mconnus, mritaient d’tre redcouverts, et il est de petits bijoux cisels par l’motion que l’on peut considrer comme des chefs-d’oeuvre. C’est le cas de la Fleur-de-Bl de Lemonnier, des Sabots du petit Wolff de Coppe ou de La Nol de Marthe d’Anatole Le Braz. Nul doute que le lecteur ne sera remu par de tels contes, quand au contraire il sera certainement tonn par les rcits mdivaux comme La Chasse sauvage d’Orderic Vital ou l’anonyme Sire Gauvain et le Chevalier vert, bien loigns des Nols chrtiens et du mercantilisme ambiant aujourd’hui. C’est l’me enfouie de Nol que nous rapportent ces crivains anciens, relays au XIXe sicle par Hoffmann, Gogol ou Erckmann-Chatrian. A l’oppos, certains incroyants, comme Louis Mullem, ne se sont pas privs de moquer Nol, ouvrant ainsi la voie un XXe sicle dchristianis, parce que matrialiste.

Auteur : Benot Jrmie
Editeur : ROBERT LAFFONT
Date de parution : 10/11/2016
Nombre de pages : 1024
Dimensions : 19.8 x 13.2 x 2.8