Description
Nous devons Andr Lanly, minent philologue et professeur mrite l’universit de Nancy, d’avoir servi l’un des monuments les plus difficiles dchiffrer de la littrature franaise en osant lui donner sa forme moderne. C’en est fini des obstacles de l’orthographe, du doute sur le sens des mots, de l’garement suscit par la ponctuation. Lire ce chef-d’oeuvre devient ici un pur bonheur. Ce ne sont pas mes actes que je dcris, c’est moi, c’est mon essence. J’estime qu’il faut tre prudent pour juger de soi et tout aussi scrupuleux pour en porter un tmoignage soit bas, soit haut, indiffremment. S’il me semblait que je suis bon et sage, ou prs de cela, je l’entonnerais tue-tte. Dire moins de soi que la vrit, c’est de la sottise, non de la modestie. Se payer moins qu’on ne vaut, c’est de la faiblesse et de la pusillanimit, selon Aristote. Aucune vertu ne se fait valoir par le faux, et la vrit n’est jamais matire d’erreur. Dire de soi plus que la vrit, ce n’est pas toujours de la prsomption, c’est encore souvent de la sottise. Etre satisfait de ce que l’on est et s’y complaire outre mesure, tomber de l dans un amour de soi immodr est, mon avis, la substance de ce vice [de la prsomption]. Le suprme remde pour le gurir, c’est de faire tout le contraire de ce que prescrivent ceux qui, en dfendant de parler de soi, dfendent par consquent d’appliquer sa pense soi. L’orgueil rside dans la pense. La langue ne peut y avoir qu’une bien lgre part . Les Essais, Livre II, chapitre VI.
Auteur : Montaigne Michel de
Editeur : GALLIMARD
Date de parution : 28/08/2024
Nombre de pages : 1348
Dimensions : 21.0 x 14.2 x 4.8
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.